Archives de catégorie : Médical

Compte-rendu médical de l’exercice à Gournier du 13 juin 2009

Buts de cet exercice :

Transporter un blessé sur un brancard avec une assistance respiratoire, un monitoring multiparamètres, une perfusion veineuse continue.

Réaliser un examen échographique diagnostic sous terre.
Permettre à de multiples intervenants médicaux : médecins, infirmiers, ambulanciers de regarder et s’exercer à la manipulation.

Tester la mise en place d’un ambulancier au PC afin de faire le lien avec le SAMU.

Pour le matériel médical : travailler avec ce qui existe au SAMU 38 en prévoyant l’évolution de ce matériel, car nous imaginons que le scénario prévu est rare en secours réel, hélas l’expérience montre que le milieu agressif, les délais d’alerte, contribuent à conduire à l’issue fatale d’une victime polytraumatisée.

Cet exercice fait suite à l’exercice du Gampaloup en 2007 au cours duquel un brancard lourdement médicalisé est extrait de la grotte et à celui de 2008 au Trisou au cours duquel l’échographie souterraine à été testée. Continuer la lecture de Compte-rendu médical de l’exercice à Gournier du 13 juin 2009

A propos de la toxicité des fumées de tir d’explosifs en spéléologie

Des analyses de gaz toxiques avec enregistrement continu ont été effectuées avec la collaboration du L E S I. Le cordeau détonant utilisé comme charge, c’est-à-dire bourré dans le trou de mine, dégage le moins de vapeurs nitreuses et d’oxyde de carbone mais l’acide chlorhydrique dégagé par la combustion de la gaine en limite la quantité utilisable dans une cavité non ventilée. Viennent ensuite, dans l’ordre de toxicité croissante : Gomme A, Titagel 1000, Tytadyn 25. Il n’y a pas d’explosif dépourvu de toxicité : la technique des minicharges permet de limiter la quantité de gaz. Lors d’une opération de secours nécessitant des tirs répétés, dans une cavité parcourue par un courant d’air insuffisant, il nous semble indispensable de ventiler la grotte et de vérifier à l’aide d’un détecteur Draeger le taux de gaz toxiques.
article paru dans Spélunca n°33.

INTRODUCTION

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L’échographie : aide au diagnostic en spéléologie

Lors d’un accident en spéléologie, les sauveteurs attendent du médecin un diagnostic lésionnel afin d’organiser l’évacuation du blessé en évitant l’aggravation de ses blessures. La grande question : faut-il ou non avoir recours à un brancard sur tout ou partie de l’itinéraire ? En effet, le passage de celui-ci requiert parfois des travaux de dynamitages pouvant durer plusieurs jours risquant de provoquer d’autres accidents : traumatologie, intoxication aux gaz dégagés par les explosifs. Outre l’aspect santé ; les secours longs coûtent chers et ne créent pas, au niveau des médias, une bonne image de marque de notre activité favorite.

Le contexte :
La pratique de la spéléologie requiert une excellente condition physique ainsi qu’une adaptation des adeptes au monde souterrain. Peu de médecins pratiquent régulièrement cette activité alors que beaucoup possèdent les qualités physiques requises. L’impact psychologique de ce milieu, associé à l’accident est pour le moins handicapant pour le médecin qui intervient. L’expérience montre que : Continuer la lecture de L’échographie : aide au diagnostic en spéléologie

Immobilisation d’un membre fracturé en milieu souterrain

par le docteur France ROCOURT
compte rendu de la réunion « médicalisation en spéléologie » au CHU de Grenoble du 15 juin 2006.

La confection d’un plâtre est une technique classique d’immobilisation, mais, sous terre, dans les manipulations et l’humidité ambiante, il ne résiste pas.

Ce qu’il faut faire : un plâtre initialement classique et donc FENDU+++. Continuer la lecture de Immobilisation d’un membre fracturé en milieu souterrain

Traitement d’une fracture ouverte en milieu souterrain

par le docteur France ROCOURT compte rendu de la réunion « médicalisation en spéléologie » au CHU de Grenoble du 15 juin 2006.

Ce qu’il faut faire :
Lavage très abondant, éventuellement à l’eau « propre » au début, puis plus ou moins à l’eau stérile +/- bétadinée à la fin. NE PAS FERMER LA PLAIE.
Pansement sec, emballage (type pansement américain) et ne pas le défaire.
Antibiothérapie (Augmentin ivl ou po + Gentalline ivl) Continuer la lecture de Traitement d’une fracture ouverte en milieu souterrain

Pathologie induite par le harnais

synthèse d’un article du docteur Jean BARIOD et de Bruno THERY paru dans la revue fédérale SPELUNCA n°55 de 1994.
En 1979, dès sa création, la commission médicale de la Fédération française de spéléologie (FFS) s’intéresse à 15 décès inexpliqués de spéléologues sur corde. Les recherches bibliographiques permettent de trouver une étude du dr AMPHOUX (1978) décrivant une série de tests de suspension en harnais dans le cadre de recherches sur la prévention des chutes dans les travaux du bâtiment. Ces essais mettent en évidence des perturbations physiologiques inquiétantes entrainant l’arrêt des tests. Les médecins fédéraux collaborent donc avec le dr AMPHOUX pour reprendre l’étude sur ces phénomènes.
Une première série d’essais a lieu en 1984 au CREPS de Chalain : deux spéléologues suspendus sans qu’ils bougent, perdent connaissances en 7 et 30 minutes. L’état des sujets nécessite une courte réanimation, les essais sont donc suspendus.
Pour la première fois , il est donc mis en évidence que la suspension inerte dans un harnais peut à elle seule, entrainer des troubles physiopathologiques graves.
En 1986, Une deuxième série de tests est lancée en milieu hospitalier. Malgré l’ampleur des moyens déployés, il n’est toujours pas possible de donner une explication claire au phénomène observé. Une campagne d’information et de prévention est donc lancée en direction des spéléologues.
Ce qui est acquis :
Pour un spéléologue lambda, rester en suspension dans son baudrier ne pose aucun problème particulier hormis quelques douleur de compression au niveau des sangles. En effet , en situation normale notre organisme modifie en permanence ses points d’appui. Si le corps du sujet reste inerte, apparaissent rapidement des lésions cutanées (escarres), des problèmes de retour veineux et pour finir, des troubles cardio-circulatoire.
Dans quel cas le spéléologue est-il inerte sur corde :
– traumatisme crânien par chute de pierres dans un puits ou par choc lors d’un pendule (rupture d’amarrage par exemple).
– accident médical au cours de la remontée (syncope, trouble du rythme cardiaque)
– état d’épuisement sur corde. Il peut alors survenir très rapidement une incapacité physique totale à continuer la progression sur corde. Cette fatigue peut empêcher toute tentative de passage sur descendeur. La situation se dégrade très vite avec inhibition motrice et troubles psychologiques (panique) suivie rapidement d’une perte de connaissance avec du basculement du corps en arrière. Dans quelques cas, le décès semble rapide.

Les manifestations cliniques observées chez les sujets d’étude sont identiques
– sensation de malaise général,
– sueurs,
– nausées,
– vertiges,
– bouffées de chaleur,
– sensation d’oppression thoracique,
– augmentation du rythme cardiaque,
– arythmie,
– hausse de la tension artérielle,
– perte de connaissance.
Le malaise grave survient rapidement (entre 3,5 et 30 minutes)

L’évolution vers la mort semble inévitable.

Un spéléologue inerte sur corde doit donc être décroché rapidement, c’est une urgence vitale.

Afin d’éviter d’en arriver là, il convient de respecter quelques règles :
– Choisir un un baudrier adapté à sa morphologie, il n’existe pas de modèle universel.
– pas de baudrier bricolé inadapté au corps et à la technique spéléologique; réglage soigneux.
– Pas de remontée seul dans un puits, sans coéquipier capable d’intervenir.
– Pas de remontée de grands puits en situation d’épuisement : au préalable, se réchauffer et manger (sucres rapides).
– Connaissance parfaite des techniques de réchappe par tous. Aucune technique de secourisme ne peut être proposée sur corde. La victime doit être amenée au sol après décrochement, il convient donc que chacun s’entraine régulièrement à porter secours à un équipier inerte sur corde.

A propos des fractures du fémur

Article paru dans INFO SSF n°50 de septembre 1998.

Si le blessé doit attendre (élargissement de passages), il faut mettre la jambe en traction (valeur 1/10 du poids du corps). Il existe des sets de traction à coller mais, encore faut il en avoir…

Un bricolage permet de réaliser le montage dans la plupart des cas.
Durant le brancardage, il faudrait pouvoir continuer la traction, malheureusement ceci conduirait à rallonger la civière. Un palliatif consiste à solidariser les deux chevilles, la jambe saine servant d’attelle. Ceci évite le déplacement dû à la contraction des muscles de la cuisse et contribue à maintenir la fracture alignée.

En ce qui concerne les brancardages longs et les compressions éventuelles dues au sanglage, il serait utile de poursuivre le travail fait sur les harnais avec les conséquences que l’on connait.

Infirmier Grottologue : une nouvelle spécialité au CHU de Grenoble

Article écrit par :
– YThomas @ chu-grenoble.fr
– PAFixot @ chu-grenoble.fr
– SAmolini @ chu-grenoble.fr

Crédit Photos :
– Bernard ROSSET (spéléologue )
– France ROCOURT (médecin spéléologue)
– Spéléo Secours Isère

17 heures : Demande d’intervention du SAMU 73 au SAMU 38 pour l’envoi d’une équipe de secours spéléo. Un spéléo est coincé à è 117 mètres avec une probable luxation du genou, et aucun médecin spéléo n’est disponible en Savoie. Continuer la lecture de Infirmier Grottologue : une nouvelle spécialité au CHU de Grenoble