Alain MAURICE, Conseiller technique départemental
Thierry LARRIBE, Conseiller technique adjoint
DEROULEMENT DE L’OPERATION compte rendu succinct
Le lundi 16 juin, vers 3h30, l’épouse d’un spéléologue, inquiète de ne pas voir rentrer son mari, donne l’alerte à la Gendarmerie nationale qui transmet l’information au PGHM, unité de permanence pour le secours en montagne. Un conseiller technique est avisé par cette même unité dans les minutes qui suivent. Ce dernier informe immédiatement le SIDPC, le CODIS et fait transmettre l’information au SAMU. En parallèle, les sauveteurs spéléologues du PGHM, du SDIS et du Spéléo Secours Isère sont mis en alerte.
S’agissant de personnes parties pour une traversée, les conseillers techniques décident d’engager des équipes dans les deux grottes concernées.
Vers six heures les sauveteurs spéléologues, gendarmes et pompiers arrivent au col du Coq et au hameau de Perquelin. Ils seront rejoints plus tard par les CRS. Les sauveteurs engagés dans le Guiers mort se rendent à pied à l’entrée de la cavité ; ceux engagés dans le trou du Glaz sont héliportés avec le concours de l’appareil de la Sécurité civile qui effectue au préalable une reconnaissance de surface.
A sept heures, les premiers sauveteurs pénètrent dans les deux cavités et vers 10 heures les égarés sont retrouvés sains et saufs. Ils sortent par leurs propres moyens, escortés par les sauveteurs et rejoignent le poste de Commandement vers 13 heures. Le dernier sauveteur est de retour vers 13h30.
NOTE TECHNIQUE
Le réseau souterrain de la Dent de Crolles totalise plus de 50 kilomètres de galeries avec 7 entrées. Les traversées sont devenues des classiques du département et une fois par an une alerte est déclenchée par un entourage inquiet du non-retour de spéléologues. Pour la moitié de ces appels, il s’agit d’un simple retard et les personnes sont retrouvées sur le chemin du retour ou aux parkings.
Dimanche 15 juin, deux spéléologues du nord-Isère dont un avait déjà effectué cette course, s’engagent dans la traversée Glaz è Guiers qui est l’une des plus parcourue. Vers 14 heures, ils descendent par erreur le puits de l’Arche et rappellent leur corde. Ils se rendent compte immédiatement qu’ils ne sont plus sur l’itinéraire. Devant l’impossibilité de remonter, ils attendent les secours au bas du puits, ce qui permettra de les retrouver rapidement.
L’erreur d’itinéraire s’est produite à un endroit où il est facile de se tromper quand on ne connaît pas bien le réseau. Il y a en générale une corde de main courante installée en sommet de puits pour indiquer le bon passage ; mais cet équipement a été retiré par erreur quelques jours plus tôt.
L’alerte est donnée le lundi matin vers 3h30, par l’épouse de l’un d’eux qui s’inquiète, la Brigade de La Tour du Pin transfert l’appel au PGHM qui s’assure que le véhicule des deux spéléologues est toujours sur le parking du col du Coq avant d’informer le Conseiller technique. Les trois conseillers techniques alertés sont confrontés à plusieurs hypothèses :
– L’un des deux spéléologues est blessé.
– Ils se trouvent au pied d’un puits remontant dont la corde a été retirée.
– Ils sont bloqués coté Guiers-mort dans le réseau Sanguin où plusieurs chatières peuvent s’obstruer par des pierres.
– Ils ont fait une erreur d’itinéraire en surface.
– Ils ont fait une erreur d’itinéraire sous terre.
Les conseillers techniques choisissent d’engager un groupe de sauveteurs dans chaque entrée et de leur faire parcourir une partie de la traversée avec une couverture radio NICOLA réalisée grâce au concours de l’ADRASEC. Ce dispositif permettra de vérifier en moins de quatre heures les trois premières hypothèses. Une reconnaissance en surface, avec l’aide l’hélicoptère de la Sécurité civile, est effectuée par le PGHM. Cette vérification permet d’éliminer la quatrième hypothèse. Si les deux spéléologues ne sont pas retrouvés sur l’itinéraire annoncé, l’effectif sera rapidement étoffé pour fouiller d’autres galeries. Un conseiller technique resté à domicile effectue quelques mises en préalerte dans cette perspective.
Finalement, les deux personnes sont rapidement retrouvées et évacuées.
Les conseillers techniques remercient l’ensemble des sauveteurs engagés ou en préalerte.