Lors d’un accident en spéléologie, les sauveteurs attendent du médecin un diagnostic lésionnel afin d’organiser l’évacuation du blessé en évitant l’aggravation de ses blessures. La grande question : faut-il ou non avoir recours à un brancard sur tout ou partie de l’itinéraire ? En effet, le passage de celui-ci requiert parfois des travaux de dynamitages pouvant durer plusieurs jours risquant de provoquer d’autres accidents : traumatologie, intoxication aux gaz dégagés par les explosifs. Outre l’aspect santé ; les secours longs coûtent chers et ne créent pas, au niveau des médias, une bonne image de marque de notre activité favorite.
Le contexte :
La pratique de la spéléologie requiert une excellente condition physique ainsi qu’une adaptation des adeptes au monde souterrain. Peu de médecins pratiquent régulièrement cette activité alors que beaucoup possèdent les qualités physiques requises. L’impact psychologique de ce milieu, associé à l’accident est pour le moins handicapant pour le médecin qui intervient. L’expérience montre que :
- Les erreurs diagnostiques surviennent fréquemment
- La gravité des lésions se trouve souvent majorée
- Lors de secours réels, des travaux importants ont été réalisés afin d’extraire de cavités des blessés atteints de contusions, ce qui est dommage pour tout le monde.L’échographie :
Examen spécialisé, cette technique fut longtemps cantonnée au sein des structures hospitalières, des cabinets de radiologie. Grâce à la mise au point de nouveaux appareils, performants, légers, portables, les cabinets médicaux, les médecins du pré-hospitalier l’utilisent de plus en plus fréquemment.Que peut-on voir avec un échographe ?
Les urgentistes cherchent les épanchements, les hémorragies internes, les traumatismes de viscères pleins ; les anesthésistes repèrent les nerfs afin de réaliser des anesthésies de ceux-ci ; les généralistes, médecins du sport, rhumatologues analysent les tendinites, inflammations etc.
En effet, ces appareils constituent un moyen d’investigation fabuleux.Les limites :
Les appareils actuels pèsent 2,5kg, sont robustes et munis de batterie leur donnant une autonomie de 2 heures, temps largement suffisant pour passer au peigne fin une victime et, si le secours dure, il suffit de changer la batterie. La limite, qui est d’importance est donnée par la formation de l’utilisateur et de son entraînement personnel généré par une utilisation fréquente dans son exercice professionnel car en médecine comme ailleurs : on fait bien que ce que l’on fait souvent !Pour conclure :
L’échographe constitue un moyen d’investigation que l’on peut déplacer facilement vers les victimes éloignées de structures d’accueil. Nul doute qu’à court terme, les expéditions lointaines, les spéléologues accidentés bénéficieront de cette technologie. Un exercice réalisé le 17 mai 2008 dans le Trisou en Isère a permis de réaliser des images d’échographie d’un volontaire mis à l’abri dans un point chaud.France Rocourt mai 2008