Disparition d’Albert OYHANÇABAL

albert-jfsiegelAprès la disparition de Fernand PETZL, le Spéléo Secours Isère perd son deuxième père fondateur en la personne d’Albert OYHANÇABAL décédé le 9 février.

 

 

Ses obsèques auront lieu le mardi 14 février à 10 heures en l’église de Pont-en-Royans.

Albert OYHANÇABAL a d’abord été l’adjoint de Fernand de 1972 à 1976, année où il devient conseiller technique départemental. Il le restera jusqu’en 1998. Le Spéléo secours isérois est alors souvent sollicité, que ce soit dans son département ou à l’extérieur. Albert et ses adjoints font face. Il s’attache aussi à développer de nombreux partenariats avec les équipes de sauveteurs professionnels (pompiers, CRS, PGHM) et les autorités (élus et préfets) car il sait que la 3SI seule ne peut pas grand-chose.

Pour en avoir parlé longuement avec lui, Albert avait 2 préoccupations en matière de secours spéléo : rendre le meilleur service aux victimes sous terre et maintenir, voire améliorer le niveau opérationnel des équipes. C’est ce qu’il mit en place en s’appuyant sur la complémentarité des professionnels qui peuvent être engagés rapidement et des sauveteurs spéléo bénévoles plus nombreux, spécialistes du milieu mais moins disponibles. Partant de là, il ouvre les formations aux gendarmes, CRS et pompiers et favorise les contacts entre les équipes d’horizons divers pour une meilleure cohésion sous terre. Cette stratégie est la bonne. Elle chamboule un peu les habitudes, remet en cause les dogmes et ne plaît pas à tous hors de nos frontières départementales. Cette manière de fonctionner de notre département constitue avec la médicalisation, notre ADN. Elle contribue à notre efficacité encore aujourd’hui.

Albert2Si les chiffres ne peuvent résumer à eux seuls l’engagement d’Albert au service de la communauté spéléologique, ils permettent de se faire une idée précise de son dévouement :
– il a été conseiller technique du Préfet de l’Isère pendant 26 ans dont 22 en qualité de conseiller technique départemental ;
– il a pris part à une centaine d’opérations de sauvetage qu’il a dirigées pour la plupart pour porter secours à 240 victimes ;
– il a eu sous sa responsabilité plus de 1 500 sauveteurs, tous corps confondus.

Je ne vous donne là que les opérations de secours, je ne parle pas du temps passé en réunion ou à former les sauveteurs.

En 1998, à la suite du secours au gouffre Berger de 1996, Albert laisse la place à une nouvelle génération de CT, il en faudra 2 pour le remplacer. Il reste alors au conseil d’administration de l’association et dispense encore ses conseils avisés pendant une quinzaine d’années. Il participe activement à la formation des artificiers, sa discipline de prédilection. Ces dernières années, la fatigue l’amène malgré lui à s’éloigner de nous.

Il laisse l’image d’un homme au caractère trempé doté d’une sacrée résistance physique et morale, pour lequel engagement n’était pas un vain mot. Un grand monsieur nous a donc quittés discrètement ce 9 février.

Nous voulons à travers ces quelques lignes témoigner notre attachement à Albert et faire part de notre sympathie à ses proches.

Thierry Larribe,
Pour le Spéléo Secours Isère et les conseillers techniques de l’Isère