Un groupe de 4 personnes encadré par un guide professionnel part visiter la grotte de Gournier le 13 juillet vers 10 heures. En fin de matinée, après avoir parcouru une grande partie de la grande galerie, le groupe rejoint la rivière après que chacun ait revêtu une combinaison de plongée. Les vêtements ayant servi jusque là sont laissés au niveau de l’accès 1.
A 15h00, sur le chemin du retour, une jeune femme de 32 ans tente un saut de 4 m dans une vasque. Malheureusement, elle ne prend pas assez d’élan et chute dans une zone peu profonde. Elle ressent alors une douleur aiguë à la cheville. Le guide prend alors la décision d’atteindre le 1er accès avec le groupe à la rivière afin de récupérer les vêtements de rechange. Le trajet prend 2 heures. La victime avance avec difficulté à cause de la douleur. Dès les vêtements secs retrouvés, le guide laisse la victime et son ami sur site après les avoir conditionnés dans un point chaud et part avec les 2 autres pour donner l’alerte. Arrivé à l’extrémité amont du lac, il laisse le reste du groupe sortir et donne des consignes pour que l’alerte soit passée. Rapidement, il rejoint ceux restés au niveau du 1er accès.
Un membre du groupe sort et compose le 112, son appel est alors pris en charge par le CTA CODIS 38. Une conférence est rapidement organisée avec un conseiller technique contacté par SMS à 18h20. Le SAMU 38 et la cadre d’astreinte de la protection civile de la préfecture entrent dans la conversation par la suite. Il est décidé d’envoyer sur place un médecin et un infirmier, 25 sauveteurs spéléologues et les personnels disponibles au sein du GRIMP et des USEM. L’ADRASEC est mise en alerte immédiatement. Le plan de secours spécialisé en spéléologie est déclenché à 18h45.
Le poste de commandement est installé dans une salle mise à disposition par la société d’exploitation de la grotte de Choranche. Une salariée du site touristique reste disponible sur place pour toute la durée du sauvetage.
La cavité ne présentant aucune difficulté, la manœuvre est simple, d’autant plus que ce type d’intervention à Gournier est déjà arrivée par le passé. Les derniers secours sur ce site remontent à 2010, 2011 et 2015. Deux exercices ont eu lieu dans cette grotte en 2009 et 2016. Pour les sauveteurs, il s’agit de brancarder la victime dans une galerie au parcours chaotique puis de la descendre au niveau du lac d’entrée pour la poser dans une embarcation. Une trentaine de secouristes est trouvée parmi les membres du GRIMP 38, de la CRS Alpes de la gendarmerie et du Spéléo Secours Isère. Ce chiffre peut paraître conséquent pour porter une civière sur 800 m. Il convient donc de préciser que le brancardage sur un terrain chaotique requiert l’emploi de beaucoup de personnel. Ainsi, dans certains passages délicats les secouristes doivent se caler et faire circuler la civière de mains en mains. Le brancardage constitue le mode d’évacuation le plus pénible pour les secouristes. Deux rotations d’hélicoptère de la Sécurité civile (Dragon 38) permettent de déposer sur site 2 secouristes, le médecin et l’infirmier ainsi qu’une grosse quantité de matériel. Tous les autres sauveteurs montent par la route. Les premiers arrivent vers 19h30. 5 équipes sont composées au fur et à mesure de la disponibilité des personnels. A défaut de pouvoir établir des communications directement entre l’entrée de la grotte et l’accès 1, une navette part du lac pour aller chercher des informations. Le bilan médical arrive par ce biais à 23h50, heure à laquelle débute l’évacuation de la victime. Cette dernière est brancardée sur tout le parcours, elle ne peut marcher et l’équipe médicale a dû pratiquer une anesthésie loco-régionale. Quelques sauveteurs restés à l’amont du lac posent les équipements nécessaires à la descente du brancard au niveau de l’eau. Une tyrolienne est tendue sur la première partie du lac pour permettre la dépose dans l’embarcation. Cette dernière est en fait un PRV de la section aquatique du SDIS. Elle fait 8 m de long et permet de transporter 20 personnes. 2 plongeurs spéléologues ainsi que 2 nageurs du SDIS assurent la sécurité de la victime et des sauveteurs sur le lac. La civière se présente à l’extrémité du lac à 1h20. La tyrolienne et le lac sont franchis en 8 mn
La victime arrive au PC vers 1h45, elle est alors prise en charge par les sapeurs pompiers du centre de secours de Pont en Royans et évacuée vers le centre hospitalier de Romans sur Isère (Drôme).