Redacteurs :
– France ROCOURT, Conseiller Technique adjoint
– Thierry LARRIBE, Conseiller Technique adjoint
– Laurent MINELLI, Conseiller Technique adjoint
– Lionel REVIL
– François LANDRY
Le choix de la cavité et du type d’exercice
Le TROU QUI SOUFFLE est une grande classique du Vercors isérois, c’est un réseau souterrain de plus de 40 km qui comporte 5 entrées dont 1 n’a été parcourue que par ceux qui l’ont découverte car son parcours est des plus difficiles. 2 entrées (ORTOVOX et LUCARNE DES ARAIGNEES) ont été ouvertes en 2004 et 2005 et permettent des traversées d’initiation en direction du TROU QUI SOUFFLE, elles sont donc très fréquentées. L’entrée historique (TROU QUI SOUFFLE) jonctionne aussi par 2 fois avec une autre cavité : les SAINTS DE GLACE.
Aucune véritable opération de recherche n’a eu lieu dans cette cavité, seules des opérations d’évacuation de blessés se sont déroulées en 1990, 1993 et 2000 pour la période récente.
Cet exercice a été programmé dans un premier temps, à la demande de la Préfecture de l’Isère, afin de tester l’application du plan de secours signé en janvier 2005. Des réunions préparatoires ont eu lieu en préfecture, ainsi qu’une visite sur site. Quatre personnes du SIDPC encadrées par les conseillers techniques sont descendues dans le Trou qui souffle jusqu’au puits de 30 m (P30).
Dans un deuxième temps, la préfecture ne pouvait plus suivre un exercice pour cette date, le Spéléo Secours Isère et les conseillers techniques ont souhaité maintenir le 10 juin, compte tenu de la mobilisation enregistrée chez les sauveteurs de l’association et chez certains partenaires (ADRASEC, PGHM, CRS) . La Préfecture en a été informée et une observatrice du SIDPC est venue sur site en fin d’après midi.
Scénario
Le samedi 10 juin 2006, 3 spéléologues ne sont pas ressortis du réseau du TROU QUI SOUFFLE à Méaudre, l’alerte est donnée. Dans une des premières équipes engagées pour la recherche, un sauveteur se blesse à 120 m de profondeur.
Lionel REVIL et François LANDRY jouent les rôles de conseillers techniques adjoint, en vue de leur participation au stage de conseiller technique organisé par le SPELEO SECOURS FRANÇAIS à l’automne 2006.
Laurent Minelli a passé l’alerte aux spéléologues qui ne connaissaient pas d’avance le nom de la cavité, comme pour une véritable opération de secours.
Déroulement de l’exercice
Heure | Observations |
8h00 | Laurent déclenche les alertes par téléphone |
9h30 è 11h30 | Arrivée des sauveteurs et installation du PC |
11h30 | Arrivée de l’ADRASEC |
10H00 è 11H15 | Départ des équipes de recherche |
12h30 | Le PC est informé du sur-accident par un message transmis par le système NICOLA |
12h40 | Confirmation du sur-accident par une navette |
13h10 – 14h20 | Engagement des équipes d’équipement secours et d’évacuation du blessé |
14h00 | Les victimes sont retrouvées, elles peuvent sortir par leur propres moyens |
16h30 | La civière commence sa remontée |
16h32 | Les personnes retrouvées arrivent au PC |
19h25 | La civière sort du Trou qui souffle |
20h00 | Tous les sauveteurs sont sortis |
20h00-0h00 | Repas offert par le Spéléo Secours Isère |
PARTICIPANTS
Au total : 67 participants dont 60 engagés sous terre.
– 3SI : 43
– CT : 3
– Equipe médicale 3SI : 1
– Infirmiers : 4
– ADRASEC : 5
– PGHM : 10
– CRS : 2
– Préfecture : 2
CONCLUSIONS
A. Participation des spéléologues du Spéléo Secours Isère
– niveau de la participation :
43 membres du spéléosecours Isère sont venus assister à cet exercice. Pour certains, il s’agissait de leur première participation.
– Délai entre l’alerte et l’arrivée sur site :
L’alerte a été diffusée pour les spéléologues comme pour une véritable opération, avertis entre 8h00 et 8h45, ils sont arrivés entre 9h30 et 10h50, ce délai est difficilement compressible compte tenu de l’éloignement du domicile de chacun.
– Evacuation de la victime blessée :
De nombreux sauveteurs de la 3SI présents avaient peu d’expérience en matière d’équipement secours, l’encadrement technique bien réparti sous terre a su à la fois gérer l’installation des ateliers et le passage de la civière. L’évacuation a eu lieu dans les délais impartis (3h00).
L’expérience a susciter des vocations puisque de nombreux participants veulent suivre des sessions purement techniques.
Profil des sauveteurs pour une future opération de recherche :
Pour une opération de recherches dans le réseau complexe qu’est le TROU QUI SOUFFLE, il vaut mieux privilégier les sauveteurs qui connaissent parfaitement la cavité. Seuls quelques participants à l’exercice avaient une connaissance suffisante du réseau, cela explique que les personnes recherchées aient été retrouvée vers 14h00 seulement, alors qu’elles sortaient de leur « cachette ».
B. Participations des autres corps :
La participation des autres intervenants CRS, PGHM, ADRASEC a été bonne : 18 sur 66 participants. Le SDIS n’a pu être présent pour des problèmes de disponibilité de personnels.
Des equipes mixtes ont été composées pour des taches variées : recherches, équipement secours et évacuation.
Les infirmiers étaient particulièrement présents dans tous les types d’équipes. Ils sont venus sur leur temps libre.
La présence de 2 personnes de la Préfecture à la fois sous terre et en surface a été très appréciée par l’ensemble des participants.
C. Transmissions :
La roche (calcaire sénonien) qui affleure dans une bonne partie du vallon Méaudre-Autrans ne favorise pas les transmissions par le système NICOLAS. Il vaut mieux situer le point de réception en surface au contact du calcaire urgonien, plus réceptif.
En l’absence de conservation des notes prises lors d’essais antérieurs, il a été difficile d’établir les premiers contacts avec les postes placés à la salle de la Vire et l’Ascenseur . La communication a été impossible entre le PC et la salle de la Conciergerie.
Pour avoir des communications de bonne qualité, il est nécessaire :
– de faire descendre sous terre les extémités des antennes des récepteurs situés aux entrées du TROU QUI SOUFFLE et des SAINTS DE GLACE.
– de placer en surface, un poste au contact du calcaire urgonien.
Les organisateurs de l’exercice remercie l’ensemble des personnes qui ont contribué à son bon déroulement.
LES EQUIPES ENGAGEES
– Equipe 1 ({Pascal}, Sabine, François)
Recherches depuis les saints de glace en direction de l’ascenseur et du siphon supérieur.
départ 10h00 – retour 13h00
– Equipe 2 ({Frédéric}, Jean Pierre, Laurent, Benoit, Sylvain)
Recherches depuis le Trou qui Souffle jusqu’au terminus Bourgin è fouille des boyaux.
départ 10h30 – retour 13h00
– Equipe 3 ({Gilbert}, Simone)
Assurer les transmissions depuis la salle de la Vire.
Départ – 10h30
– Equipe 4 ({Patrick}, Thomas, Henri)
Traversée par Polyphème.
Départ – 10h45
– Equipe 5 ({J Christophe}, Sébastien, Gaetan)
Traversée classique depuis les Saints de Glace.
Départ – 10h45 – retour 16h30
– Equipe 6 ({Jean Claude}, Agnès)
Assurer les transmissions depuis l’ascenseur.
Départ – 10h45 – retour 19h15
– Equipe 7 ({Philippe}, France, Philippe, Marie, Jacques, Laurent)
Recherche dans la traversée Ortovox-Trou qui souffle.
Départ – 11h00 – retour 13h00
– Equipe 8 ({Max}, Nicolas, Nathanael, Gérard, Guillaume, Frédéric, Jean Jacques)
Traversée classique depuis le Trou qui souffle.
Départ – 11h15
– Equipe 9 ({Hervé}, Agnès)
Navette entre la salle de la vire et surface jusqu’à l’établissement des transmissions.
Départ – 11h25 – retour 13h00
– Equipe 10 ({Silvia}, Claude)
Navette entre l’ascenseur et la surface jusqu’à l’établissement des transmissions.
Départ – 11h25
MISSION ANNULEE
– Equipe 11 ({Benoit})
Mettre en place l’antenne aux Saints de glace.
Départ 13h00 – retour 13h45
– Equipe 12 ({Barnabé}, Sébastien, Pascal, Benoit)
Jonction avec le blessé.
Descendre la civière.
Equipement secours de la salle de la vire au P8.
Evacuation.
Départ – 13h10 – retour 20h00
– Equipe 13 ({Pierre Bernard}, Sébastien, Dominique)
Equipement secours P30 + P6 + P8.
Evacuation.
Départ – 13h15 – retour 20h00
– Equipe 14 ({Pascal}, Claude, Silvia, Pascal)
Equipement secours main courante en hut du P30.
Evacuation.
Départ – 13h30 – retour 20h00
– Equipe 15 ({Jean}, Philippe, Philippe, Denis, Jacques, Laurent)
Equipement du puits d’entrée jusqu’à la jonction avec le réseau de l’araignée.
Départ – 13h50 – retour 20h00
– Equipe 16 ({Yann}, Alain)
Installer un système NICOLA en surface au contact du calcaire urgonien.
Départ – 13h15 – retour 20h00
– Equipe 17 ({Hervé}, Agnès)
Rejoindre l’équipe 12 pour la renforcer.
Départ – 13h50 – retour 20h00
– Equipe 18 ({Lionel})
Superviser l’équipement et l’évacuation de la civière.
Départ – 13h45 – retour 20h00
– Equipe 19 ({Elise}, Martine, Sylvain, Frédéric)
Se rendre à la conciergerie pour prévenir les équipe sur place que les victimes ont été retrouvées.
Départ – 14h15 – retour 20h00
– Equipe 20 ({Pascal}, Sabine, François)
Equipe de renfort pour l’équipement secours du Trou qui souffle.
Départ – 14h20 – retour 17h25
– Equipe 21 ({Thierry}, Sylvie, Christelle)
Observation du dispositif sous terre.
Départ – 18h00 – retour 19h15