Gouffre Berger – 13 juillet 2006

par Alain MAURICE, Conseiller Technique départemental

DEROULEMENT DE L’OPERATION compte rendu succinct

Le jeudi 13 juillet 2006 à 3h20, l’alerte pour un retard au gouffre Berger est transmise au conseiller technique départemental par la CRS Alpes.
Un groupe spéléologues Belge de 5 personnes remontait de è640 au gouffre Berger. A la sortie, vers 0H00 ils n’étaient plus que quatre. L’un d’eux est parti seul devant, il a été vu pour la dernière fois à la cascade du petit général. Ils ne savent pas ce qu’il a pu faire est sont très inquiets, d’autant qu’ils ont eu un violent orage dans la nuit.
Ils sont actuellement à la Molière. Le groupe a laissé un numéro de téléphone (00 32 xxxxxxxxx) mais on n’arrive pas à les joindre dans un premier temps.
Dès qu’ils sont joints, ils signalent qu’ils ont prévu d’envoyer des spéléologues à sa rencontre vers 7h du matin mais demande en plus l’assistance des secours. L’hypothèse qui nous paraît la plus probable est qu’il se soit perdu, ait retrouvé son chemin et réapparaisse d’un instant à l’autre, mais dans le doute d’un incident, il est décidé de mener une reconnaissance.
Afin de gagner du temps l’accès à l’entrée en hélicoptère et envisagée. La CRS réveillera le pilote à 5h, (compter 1h30 pour préparer la machine).
Appel vers les autres conseillers techniques et répartition des taches avec Eric SANSON, il se charge de former une première équipe pendant qu’Alain MAURICE se prépare pour partir et finalise le reste du dispositif.

4h25 point de la situation avec le lieutenant Neyret, officier de régulation du CODIS.
Une reconnaissance sur place par la gendarmerie est demandée car les belges restent injoignables.

5h10 l’hélico sera à la CRS à 6h 30 puis il montera à la Molière avec 2 CRS équipés montagne.

5h 20 Eric SANSON demande à la première équipe de partir immédiatement vers la Molière.

5h25 appel au CODIS et conférence avec la permanence montagne (CRS) : Alain MAURICE part à la CRS pour monter avec l’hélicoptère sur place, les équipes de sauveteurs partent également. Alain MAURICE demande au CODIS d’avertir la préfecture et de déclencher le plan de secours.
Eric SANSON prend son relais pour la gestion au téléphone du secours.

6h 55 Alain MAURICE est à l’entrée du gouffre Berger avec 2 CRS, une équipe de 3 spéléos belges se prépare.
Les dernières informations importantes sont les suivantes : il y a peu de chance qu’il soit sorti et égaré en extérieur car il n’a pas noté son nom sur le cahier laissé à l’entrée. Un point chaud (tente de couvertures de survie) est installé à la salle des 13 (-500 m), il est possible qu’il s’y soit réfugié.

Une deuxième rotation permet de monter 3 sauveteurs (1 3SI et 2 GRIMP) puis lors de la vérification extérieure, 1 spéléologue 3SI est amené de la Molière à l’entrée.

7 h 40 Une première équipe de 7 spéléologues rentre sous terre (3 belges, 2 3SI et 2 GRIMP)

9 h 10 Liaison établie avec le système NICOLA à è250. Une équipe descend, l’autre se rend en amont,dans la galerie de la boue.

9 h 16 rien dans le début de la galerie de la boue, grand lac s’est formé au début de cette galerie, il faudrait un canot.

9 h 25 la radio NICOLA est déplacée de è250 au lac Cadoux (-300 m).

10 h 07 départ d’une équipe de 3 spéléologues avec un canot pour aller fouiller la galerie de la boue.

10 h 39 La personne perdue a été retrouvée à la salle des 13 (- 500 m) et elle remonte sans besoin d’assistance.
Demande du CT d’aller d’urgence intercepter l’équipe de la galerie de la boue.

11 h 45 environ, arrivée à l’entrée de la grotte de la femme du disparu et de 2 autres amis, qui sont immédiatement rassurés.

12 h 30 à 14 h 36, sortie de l’ensemble des spéléologues et de la personne recherchée.

15 h 00 les belges dont le disparu et leurs amis rentrent à pied. Deux rotations d’hélicoptère sur Grenoble et une vers la Molière permettent de ramener tous les sauveteurs.

NOTE TECHNIQUE

Circonstances de l’accident :

Se perdre en sortant du Berger, c’est possible… Mais normalement on s’en aperçoit très vite et l’on retrouve facilement le bon itinéraire. Ce ne fut pas le cas de ce spléologue belge qui après s’être égaré dans la galerie de la boue a cherché en vain la galerie de sortie pendant 2 heures. Il est ensuite allé s’installer confortablement à la salle des 13 (-500) ou ils avaient installé un point chaud. Les sauveteurs l’ont retrouvé à 10 h 00 confortablement installé et en train de dormir.
Le point positif de ce sauvetage c’est qu’il ne s’est pas blessé et, sans le savoir, il a évité une crue.

Remarques :

L’utilisation de l’hélicoptère et des systèmes Nicola ont permis de mener cette opération dans un délai très court.

À noter l’absence de tout PC à la Molière, ce qui était le bon choix pour gérer ce secours en direct de l’entrée.
Deux conseillers techniques étaient sur place, ce qui nous aurait permis en cas de complication de se répartir un à la Molière et l’autre à l’entrée.