Saints de Glace – 5 et 6 juin 2000

par T. Larribe, Conseiller Technique Adjoint Isère.
DEROULEMENT DE L’OPERATION : compte rendu succinct :

Le lundi 5 juin, vers 14H00, au cours d’un stage organisé par la Fédération Française de Spéléologie, pour 7 étudiants de l’U.F.R.A.P.S. de Lyon, une jeune femme de 24 ans fait une banale glissade à la profondeur de 200 mètres dans les Saints de Glace, cavité située sur la commune de Méaudre.

La victime présente les signes d’une luxation de l’épaule droite ; elle est dans l’impossibilité de remonter. Les personnes qui l’accompagnent installent un point chaud (tente faite de couvertures de survie) pour que la jeune femme puisse attendre confortablement les secours. Une partie de l’équipe monte à la surface donner l’alerte, un cadre du stage reste avec la blessée.

L’alerte arrive au C.O.D.I.S. 38 vers 16H00, elle est transmise au Conseiller Technique Départemental (C.T.D.) et ses adjoints (C.T.A.) vers 16H20. Compte-tenu des informations dont il dispose, le C.T.D. informe le S.A.M.U. 38 qu’il faut dépécher sur place un médecin ; il contacte aussi l’unité montagne de permanence, la C.R.S., pour constituer l’équipe qui accompagnera le médecin sous-terre. L’équipe médecin-C.R.S. sera transportée sur le site par l’hélicoptère de la Sécurité Civile, vers 18H30.

Entre temps, en surface, les C. T. mobilisent une dizaine de sauveteurs du Spéléo Secours Isère ainsi que 4 pompiers du G.R.I.M.P. 38, 4 radio amateurs de l’A.D.R.A.S.E.C.38. En même temps, 20 spéléologues, 5 C.R.S., 4 gendarmes du P.G.H.M et 5 pompiers sont placés en préalerte pour faire face à une éventuelle évacuation en brancard.

Le diagnostic exact ne pouvant parvenir par le biais du système Nicola, rendu inopérant par les orages, il est remonté par une équipe vers 21H30 : la luxation a été réduite après une anesthésie, la victime peut remonter sur ses jambes avec une simple assistance.

Les C.T. engagent alors 2 équipes de quelques sauveteurs pour assister la victime qui sort vers minuit. Quelques instants plus tard, elle est transférée à l’hopital de Grenoble par une ambulance des sapeurs-pompiers de Villard de Lans.

Cette opération a mobilisé :
– 4 pompiers du G.R.I.M.P. 38,
– 3 pompiers du Centre de secours de Moirans (Poste de commandement mobile),
– 2 personnes du service des transmission du S.D.I.S. 38,
– 4 pompiers du centre de secours de Villard de Lans (Ambulance),
– 6 sauveteurs de la C.R.S. Alpes,
– 4 radio amateurs de l’A.D.R.A.S.E.C.38 ,
– 1 médecin anesthésiste réanimateur du C.H.U. de Grenoble dépéché par le S.A.M.U. 38,
– 18 spéléologues bénévoles dont 3 cadres du stage fédéral.
23 personnes ont été engagées sous terre.

Il y a eu tout au long de l’opération, une excellente collaboration entre les différents intervenants.

NOTE TECHNIQUE
Le système NICOLA a montré ses limites par temps orageux, la nouvelle version devrait être moins sensible aux pertubations induites par un orage même lointain.
Ces appareils d’un nouveau type sont encore à l’état de prototype et Graham NAYLOR les conserve chez lui, il n’était pas disponible ce soir là, il fut envisagé de faire venir les appareils par rotation d’hélicoptère. Cette idée a été abandonnée quand les C.T. ont eu communication du bilan de la victime et qu’une solution avait été trouvée pour assurer la continuité de la circulation de l’information.

Le P.C.M. a dans un premier temps été mis en préalerte. Compte-tenu des conditions météorologiques déplorables subies sur place et annoncées pour la nuit par METEO FRANCE, les Conseillers Techniques en charge de l’opération ont préféré demander son engagement à 19H45.

L’évacuation de la victime a été très rapide, cela tient essentiellement :
1- au choix du médecin :
– anesthésiste réanimateur,
– sachant réduire une luxation,
– il a su pratiquer une anesthésie et réduire la luxation sans que la victime ne perde son autonomie.
– Même si le délai d’intervention de ce médecin peut sembler long (2H10), sa gestion de la victime a permis de gagner de longues heures de brancardage et d’éviter un équipement secours très lourd et l’engagement de nombreux sauveteurs.
– Il est dommage qu’il n’ai pu être accompagné d’un ambulancier du S.A.M.U. 38, comme il avait été demandé, la prise en charge de la victime en aurait été facilitée.

2- au fait qu’un secours d’ampleur avait eu lieu dans cette cavité quelques années auparavant, obligeant les sauveteurs de l’époque à élargir tous les nombreux passages étroits.

Les C.T. avaient envisagé l’hypothèse que la victime pourrait faiblir au cours de la remontée ; c’est pour cela que la civière a été engagée pour qu’elle soit rapidement disponible. De même quelques sauveteurs habitants de Méaudre et des environs avaient été maintenus en préalerte.