Dent de Crolles – 30 et 31 juillet 2006

par Alain MAURICE, Conseiller Technique départemental

DEROULEMENT DE L’OPERATION compte rendu succinct

Le dimanche 30 juillet 2006, à 23h20, l’alerte pour un retard au « Trou du Glas de Crolles » est transmise à Alain MAURICE , conseiller technique départemental, par le CODIS 38.
Une conférence à 3 est établie avec la personne donnant l’alerte qui est la concubine d’une personne recherchée.
Celui-ci lui a laissé un mot disant qu’il avait rendez-vous à 9 h avec un ami pour faire la traversée Glas è Annette ou Glas è Chevalier. Ce sont des randonneurs et grimpeurs qui ont découvert le trou du Glas au cours de leurs balades et ils ont eu envie d’en faire la visite.
Alain MAURICE rassure, la requérante, ce n’est qu’un simple retard, aucune raison de s’inquiéter et aucune urgence.
Le CODIS prévient la gendarmerie pour vérification de la présence des véhicules sur place.

23 h 35 Alain MAURICE et Thierry Larribe, réfléchissent à la meilleure façon d’intervenir : compte tenu l’heure, s’ils ne sont pas sortis c’est qu’ils sont perdus, ce qui est assez probable au vu de leur expérience. Une équipe de 3 sauveteurs fera Glas è Annette, une autre Annette è Chevalier, deux personnes resteront au Glas pour les transmissions par le système Nicola. Alain MAURICE se rendra au col du Coq. Thierry LARRIBE recherche des sauveteurs.

Lundi 31 juillet à 0 h 55 le codis signale que la gendarmerie n’a pas vu de voiture au col du Coq et n’a pas trouvé le véhicule recherché. Ils ont vu d’autres voitures, mais le message reste confus sur leur localisation.

1h 15 Alain MAURICE part voir lui-même au col du coq.

1 h 45 il y a bien un véhicule qui peut correspondre. Le Codis vérifie à qui il appartient.
Alain MAURICE Demande au CODIS de fournir des radios en 150 MHz, de prévenir la préfecture pour déclencher le plan de secours.
3 pompiers spéléo du GRIMP sont disponibles et partent, Thierry LARRIBE doit donc envoyer 5 sauveteurs du Spéléo Secours Isère (3SI).

2 h 10 confirmation par Thierry Larribe du départ immédiat des 5 requis. Alain MAURICE se rend sur place.

2 h 24 le propriétaire de la voiture est identifié, Il s’agit bien d’une connaissance de la personne que l’on recherche.

2 h 55 à 3 h 20 Arrivée au col du coq des 9 secouristes.

3 h 50 départ à pied vers les grottes.

4 h 35 arrivée de l’équipe au trou du Glas, ils aperçoivent 2 lampes frontales loin en bas vers le hameau de Perquelin.

4 h 59 arrivée de l’autre équipe à la grotte Annette

5 h 05 vérification auprès du Codis, ils n’ont reçu aucun appel, on considère donc que les « lumières » ne sont pas celle des personnes recherchées et l’on engage les équipes

5 h 10 entrée par la grotte Annette, 5 h 20 entrée par le trou Glas

7 h 35 Une alerte provenant du père de l’un des disparus a été reçue par la CRS : ce sont 5 personnes que l’on recherche, l’un d’entre eux est épileptique.

8 h 50 sortie de l’équipe Annette è Chevalier qui n’a trouvé personne.
Un pompier reste à l’entrée avec la radio les 2 spéléos descendent.
Les préalertes sont vérifiées, nous avons des gens disponibles. Il semble évident que les radios Nicola sont en panne et il est décidé de ne rien déclencher avant la sortie de l’équipe Glas è Annette.

9 h 50 arrivée du PC des pompiers.

11 h 06 les personnes sont retrouvées, Elle sortent par la grotte Annette. Ordre à l’équipe du glas de plier et rentrer.

12 h 00 arrivée des disparus au col du Coq à pied

13h30 retour des derniers sauveteurs et fin des opérations

NOTE TECHNIQUE

Circonstances de l’accident :

Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas secouru des gens avec un équipement aussi mal adapté : uniquement du matériel d’escalade et des techniques de montagnards débutants (rappel corde double +corde de contre-assurance), ainsi que des lampes frontales pas assez puissantes pour la pratique de la spéléologie. Ils ont progressé très lentement. La fatigue, le manque d’expérience, les étroitures, les puits, une topographie pas assez récente et donc ne reflétant pas très précisément ce qu’ils voyaient, la baisse de l’éclairage, tous ces facteurs à la fois ont fini par les arrêter, sur le bon itinéraire.

Remarques :

Le système Nicola engagé sous terre est tombé en panne, c’est la première fois que cela nous arrive en secours réel, sachant que ces postes n’étaient pas nos postes opérationnels. Le groupe de spéléos a été retrouvé à 7 h le lundi matin la transmission Nicola aurait permis de lever plus tôt les préalertes. Mais cela n’aurait rien changé quant à l’heure de fin du secours