ComTec 3SI : le répartiteur

Définition

Le répartiteur de charge est un élément incontournable de l’équipement secours. Il s’agit d’un anneau de corde qui relie des points, 3 en général, afin que la charge soit également répartie entre ces points afin de diminuer l’effort exercé sur chacun d’eux. On retrouve le répartiteur en tête de verticale pour installer un balancier ou un frein de charge ou à chaque extrémité d’une tyrolienne.

Matériel

Concrètement, il convient de bien choisir la corde, l’emplacement et la qualité des amarrages.

Pour la corde, on évitera les vieux rataillons qui traînent au fond du local pour préférer une corde en très bon état. Le 9 mm a notre préférence, le SSF lui, préconise plutôt du 10 mm. Les longueurs doivent être variables pour répondre aux exigences des lieux. Dans le stock de matériel, il est peu évident d’identifier au premier coup d’oeil le millésime de l’anneau de corde. Les cordes spéléos découpées ont toutes la même couleur. Pour palier à cela la 3SI a utilisé pendant de nombreuses années des cordes dynamiques, ces dernières présentaient un avantage de taille, le millésime était facilement identifiable à la couleur de la corde. Nous ne relancerons pas là le débat sur l’utilisation des cordes statiques ou dynamiques pour des répartiteurs, le SSF a tranché, il préconise uniquement l’usage de corde statiques. Afin de conserver l’avantage cité ci-dessus, nous avons donc décidé d’acheter des cordes statiques de couleur que les fabricants proposent sur catalogue ou tissent sur commande. Le marquage des répartiteurs n’est plus nécessaire, les brins de la même couleur forment un seul et même lot, la gestion du stock de matériel en est facilitée.

Nouer le répartiteur

Nouer un répartiteur

Maintenant que l’on a vu quelle corde prendre, voyons comment nouer l’anneau, vaste sujet. Différentes écoles se côtoient, nous avons adopté une position intermédiaire qui allie simplicité et lisibilité : l’anneau est noué par un noeud de plein poing effectué à 30 cm des extrémités, doublé par un deuxième que l’on serre contre le premier. Ce dernier est là pour empêcher le premier de glisser. On peut aussi utiliser le noeud en huit tressé qui présente les mêmes garanties.
Les trois brins délimités par les points d’ancrage sont vrillés et assemblés par un mousqueton irréprochable (plutôt symétrique). On peut aussi se contenter de vriller seulement deux brins ; on gagne alors en souplesse.

Le mousqueton qui relie les trois brins est juste un connecteur primaire, on vient fixer dans sa partie inférieure un autre mousqueton dans lequel vient soit la poulie du contrepoids, soit l’extrémité de la tyrolienne ou encore le frein de charge. Ce mousqueton primaire peut alors accueillir le mousqueton de longe du régulateur.

Les amarrages doivent être fiables et indépendants.

Attention, l’accès au répartiteur doit être sécurisé pour le contre-poids, le régulateur et les personnes qui vont gérer la sortie de la civière.

Les amarrages de tête de puits ou d’extrémité de main-courantes peuvent servir de point pour un répartiteur.

Nous allons voir maintenant des variantes du répartiteur correspondant à différentes configurations des lieux.

Les répartiteurs bloqués

1. Bloqués sur tous les brins

Répartiteur bloqué

Il s’agit d’un répartiteur pour lequel les 3 brins sont réunis par un noeud de 8 dans la ganse duquel on frappe le mousqueton primaire. Il convient de bien calculer l’angle du répartiteur et de serrer le noeud en 8 de manière à ce que les points soient sollicités en même temps.

Dans quels cas l’utiliser :

  • Dans les cas où le risque de rupture du répartiteur est important :
    • quand les frottements ne peuvent être évités sur le répartiteurs ;
    • quand les points sont de mauvaise qualité et que l’on ne peut pas en changer ;
    • quand les risques de chute de pierres sont avérés.
  • Dans les cas où le glissement du à la rupture d’un amarrage empêcherait la sortie de la civière en positionnant le point de traction trop bas.
  • Dans le cas où l’on est obligé d’imposer une direction au répartiteur.
les « plus » les « moins »
Évite la rupture de l’anneau répartiteur Nécessite un réglage minutieux pour bien répartir la charge sur les 3 points
Évite le choc du au glissement consécutif à la rupture d’un amarrage Le dispositif perd en directionnalité

 

2. Bloqués sur un brin

Répartiteur bloqué sur un brin

Il s’agit d’un répartiteur pour lequel un des brins, trop éloigné des autres est bloqué par un noeud. Cette méthode est à utiliser quand on ne dispose pas de sangle (cf répartiteur déporté).

les « plus » les « moins »
Pas besoin de sangle Nécessite un réglage fin pour que le point soit mis en tension
Facile à mettre en place
Évite les trop gros glissement qui entraîneraient un choc trop important en cas de rupture de l’amarrage éloigné

Les répartiteurs tressés directement dans les amarrages

Répartiteur tressé dans anneaux

Le répartiteur est tressé directement dans les anneaux de type Annelox.

les « plus » les « moins »
Moins de matériel utilisé (pas de mousqueton) Il faut avoir des anneaux
Équipement très lisible Vigilance lors du tressage du noeud : il faut être attentif au sens de passage de la corde dans l’anneau
Peut travailler en plafond

 

Les répartiteurs déportés

Répartiteur déporté

En présence de points très éloignés, plutôt que de rabouter des répartiteurs et d’avoir à gérer la présence de plusieurs noeud dans le dispositif coulissant, on prolonge les amarrages par des sangles. Ces dernières s’interposent entre le point d’amarrage et le répartiteur.

les « plus » les « moins »
Moins de noeuds dans le dispositif coulissant Il faut avoir des sangles ou des anneaux de corde disponibles
Limite le glissement du répartiteur en cas de rupture d’un amarrage

 

Cas des parois très éloignées

Répartiteur parois éloignées

En présence d’une tête de puits aux parois éloignées, on dispose un répartiteur sur chacune des paroi afin d’éviter que le dispositif de traction présente un angle trop ouvert. Les 2 répartiteurs sont reliés ou non dans le même mousqueton primaire.

les « plus » les « moins »
Évite les angles trop ouverts Il faut équiper très haut
Évite le mauvais positionnement du mousqueton primaire On utilise plus de matériel

 

Essais en cours : répartiteurs sur anneaux

Après avoir initié les répartiteurs montés sur un descendeur 8, la ComTec de la 3SI est en train de tester les répartiteur sur anneau PETZL.

C’est quoi un anneau PETZL ?
Il s’agit d’un anneau que l’on trouve sur les baudriers d’élagueurs et qui permet à ces dernier de pouvoir pivoter avec une grande latitude. La résistance du dispositif anneau + longe est donné par PETZL à 2,3kN.

Ring taille L

Cette pièce en alliage léger présente plusieurs avantages :

  • il est d’une seule pièce et sa résistance est homogène, il ne présente pas de zones de faiblesse comme le doigt du mousqueton, il peut donc travailler dans tous les sens;
  •  il est moins encombrant qu’un mousqueton;
  •  il est léger (50 gr);
  •  il offre une surface de travail équivalent à celle des mousquetons HMS.

Son utilisation en remplacement du mousqueton primaire rend le dispositif plus sûr :

  • pas de risque d’ouverture intempestive ;
  • facilité de mise en oeuvre ;
  • meilleure lisibilité du dispositif.

Les inconvénients sont peu nombreux eu égard aux avantages :

  • l’anneau ne fait pas partie du matériel utilisé habituellement par les spéléo ;
  • sa mise en oeuvre nécessite un apprentissage préalable.
Comparatif Ring / mousqueton