L’hypothermie en spéléologie

Synthèse de 2 articles de Juliette JAILLET et France ROCOURT docteurs en médecine (INFO SSF 49 et 50 de juin et septembre 1998).

L’hypothermie accidentelle est la chute de la température centrale en dessous 35 °C, principalement due à l’action extrême du froid.

En spéléologie, l’hypothermie survient :
– en cas de traumatisme qui va provoquer une immobilisation et ce d’autant plus vite que le traumatisme est grave. Elle sera d’autant plus difficile à traiter dans ce cas (l’état de choc entretient l’hypothermie qui aggrave le choc… il s’agit donc d’un cercle vicieux).
– dans le cas d’un spéléologue ayant surestimé ses capacités (association avec une importante déshydratation).
– en cas d’immobilisation de spéléologues par une crue.

L’hypothermie est difficile à évaluer sur les signes cliniques. Il faut donc :
– avoir un thermomètre hypothermique (à mercure et très fragile),
– ou mieux : un thermomètre epitympanique.
Si l’hypothermie est majeure (inférieure à 32°C), il y a risque très important d’arrêt cardiaque à l’occasion de stimulations et en particulier de mobilisation (brancardage). A cette température le niveau de conscience est fluctuant. Il est donc impératif de réchauffer avant de mobiliser et malheureusement dans les grottes il n’y a que les petits moyens rustiques : on ne peut pas mettre en place de circulation extra-corporelle, dans les cas les meilleurs la victime, conditionnées dans un point chaud (tente de couvertures de survie), va se réchauffer de 1°C par heure… Plusieurs heures sont donc nécessaires avant d’envisager le brancardage.